top of page
Rechercher

La ménopause n’est pas une fin, c’est une métamorphose.

  • Photo du rédacteur: Dominique Michel
    Dominique Michel
  • 22 août
  • 3 min de lecture


ree

La ménopause à travers le monde : un regard culturel et social

Loin d’être seulement un phénomène physiologique, la ménopause est profondément marquée par des représentations culturelles et sociales. Ces perceptions influencent la manière dont chaque femme traverse cette étape de sa vie. Selon le pays, la religion, les traditions et même l’alimentation, la ménopause peut être perçue comme une perte, une libération, ou encore une transition naturelle.

Dans ce post, explorons les différences de perception de la ménopause à travers le monde.


En Occident : une étape dévalorisée

Dans les sociétés occidentales, la ménopause est souvent synonyme de déclin. Elle est associée à la fin d’une étape de vie et au début de la « vieillesse », un mot qui reste chargé de connotations négatives.

Les représentations médicales dominent : prise de poids, vieillissement de la peau, bouffées de chaleur, ostéoporose… autant de symptômes qui renforcent une vision de la ménopause comme une « dégradation physique ». En Amérique du Nord notamment, les études abondent et confirment ce regard plutôt pessimiste. Certaines femmes vont jusqu’à dire : « La ménopause, c’est la fin de la féminité et de la sexualité ».

La sociologue Cécile Charlap parle même de « ménopause sociale », vécue bien avant la ménopause physiologique. La pression des standards de jeunesse, la promotion de crèmes anti-âge ou encore le recours à la chirurgie esthétique accentuent cette représentation négative.

Mais les mentalités évoluent. Grâce aux témoignages partagés dans les médias et aux débats féministes, un nouveau regard émerge. La ménopause tend peu à peu à être considérée comme une étape de santé à part entière, qui mérite reconnaissance et accompagnement.


En Asie : une transition intégrée aux cycles de la vie

En Asie, la ménopause n’a pas la même charge symbolique. Dans de nombreuses langues asiatiques, il n’existe pas de mot équivalent : on parle plutôt de « changement de vie », ou kônenki en japonais.

Dans les pays bouddhistes, elle n’est pas isolée comme un moment de rupture, mais perçue comme une étape naturelle de l’existence. L’accent est davantage mis sur le karma et le cheminement de vie que sur la physiologie.

De manière surprenante, les symptômes ne sont pas vécus de la même façon : alors que 75 % des femmes occidentales rapportent des bouffées de chaleur, seulement 10 % des Japonaises disent en souffrir. Fait révélateur : l’expression « bouffée de chaleur » n’existe même pas en japonais !

L’alimentation riche en soja, mais aussi une approche plus globale et moins pathologisée de la ménopause, expliquent en partie ces différences. Dans certaines sociétés, comme en Chine ou en Inde, cette période confère même un nouveau statut : sagesse, autorité et libération de certaines contraintes sociales. Chez les Sikhs par exemple, la fin des menstruations est vue comme la fin d’une « impureté », et donc comme une émancipation.


En Afrique : entre crainte et valorisation

Sur le continent africain, la perception de la ménopause varie énormément selon les régions et les cultures.

Dans les pays de tradition musulmane, elle est souvent redoutée car elle marque la fin de la fécondité. Le suivi médical reste limité, et les représentations négatives du vieillissement des femmes persistent.

À l’inverse, dans certains pays comme l’Ouganda ou l’Éthiopie, la ménopause apporte un nouveau statut social. Les femmes acquièrent davantage d’autorité et deviennent les égales des hommes. En Afrique du Sud, cette étape est même perçue comme une valorisation, conférant respect et reconnaissance.


Conclusion : une expérience profondément culturelle

La ménopause n’est pas vécue de la même manière partout dans le monde. Selon qu’elle soit perçue comme une perte ou comme une libération, elle influence directement l’expérience des femmes. Les études montrent en effet que lorsque la ménopause est socialement valorisée, les symptômes physiques et psychologiques sont vécus avec moins d’intensité.

Cela souligne à quel point le contexte culturel et social façonne non seulement notre regard sur la ménopause, mais aussi la manière dont le corps l’exprime.

Et si, collectivement, nous changions nos représentations pour en faire une étape reconnue, valorisée, et pleinement intégrée à la vie des femmes ?

 
 
 

Commentaires


bottom of page